Depuis des décennies, le béret est devenu l’un des symboles les plus reconnaissables de la culture française. Que ce soit dans les rues animées de Paris, les fêtes colorées ou même au sein de l’armée, les bérets ont su évoluer et s’adapter pour devenir un symbole de la mode à part entière. D’où viennent-ils réellement ? Quelles sont leurs origines ? Bien qu’il soit associé à la culture hexagonale, tout porte à croire que le béret trouve ses origines dans le Pays basque. Cet incontournable couvre-chef suscite l’intérêt par son histoire et son évolution dans le temps. Découvrons ensemble l’origine, la fabrication et l’importance culturelle de cette pièce maîtresse de la garde-robe française.
Le béret basque : un héritage des Pyrénées
Tout le monde s’accorde pour remonter les origines du béret basque ou euscarien au Moyen Âge dans les Pyrénées. Adopté comme un accessoire traditionnel, il s’est très vite popularisé.
Le béret, une coiffe traditionnelle
Le béret basque, ou « txapela » en basque, est un type de chapeau emblématique de la région des Pyrénées. Il se distingue par sa forme plate et ronde, sans rebord, qui s’adapte à la forme de la tête. Généralement en laine, le béret euscarien est devenu un symbole de feutrage de la laine, qui donne au béret sa texture douce et souple. Le béret basque est disponible dans une variété de couleurs, notamment le noir et le rouge, mais d’autres teintes peuvent également être utilisées.
Une industrialisation au pied des Pyrénées
Le béret basque trouve ses origines dans la région des Pyrénées, qui s’étend entre la France et l’Espagne. C’est dans cette région que la tradition du port du béret a émergé et s’est transmise de génération en génération. Les Pyrénées, avec leur climat changeant et parfois rude, ont été le lieu idéal pour amorcer l’industrialisation de la confection du béret. Cela était justifié par sa capacité à protéger la tête des intempéries, notamment de la pluie.
Utilisation du béret par les bergers et les paysans
Au fil des années, le béret basque est devenu un accessoire pratique et populaire parmi les bergers et les paysans qui travaillaient dans les montagnes. Ces derniers le portaient principalement pour se protéger des intempéries et du froid, mais aussi comme un signe distinctif de leur métier et de leur origine géographique. Le béret basque était également utilisé pour indiquer le statut social ou la profession d’une personne.
À titre illustratif, les civils portaient les bérets de couleur noire, tandis que la couleur rouge pouvait être réservée aux chefs de groupe ou personnes importantes, notamment lors de festivités. Ainsi, le béret a dépassé le cadre d’une simple coiffe, en se positionnant comme un attribut culturel fort pour les Basques, en France comme en Espagne.
Le béret français au fil des siècles
Le béret s’est exporté progressivement au-delà des Pyrénées pour conquérir d’autres régions de la France et pour se greffer définitivement à l’identité du pays.
Introduction du béret en France
Le béret fait son apparition en France au cours du XIXe siècle, apporté par des influences basques. Initialement utilisé par des bergers et les paysans des régions des Pyrénées, le béret basque fut adopté par d’autres communautés en France. Pour la première fois, en 1835, il est reconnu en français comme un « couvre-chef de laine, plat et sans bord, porté par les paysans du pays ». Sa popularité grandissante en tant que coiffure à la fois pratique et élégante contribua à sa diffusion à travers le pays.
Adoption du béret par les étudiants et les artistes parisiens
Au tournant du XIXe siècle, le béret commença à être porté par des étudiants d’abord (qu’ils appelleront faluche), et des artistes parisiens par la suite, qui cherchaient à se distinguer des normes vestimentaires traditionnelles. Le premier fait remonte en 1888 où les étudiants de l’université de Paris conviés aux fêtes des millénaires de l’université de Bologne s’approprièrent le béret comme couvre-chef caractéristique.
Le béret leur offrit une alternative audacieuse aux chapeaux classiques et aux casquettes. Les artistes, tels que les peintres et les écrivains, l’adoptèrent comme une marque de leur individualité et de leur esprit libre.
Le béret comme étendard de la mode française
Peu de temps s’en est fallu au béret pour s’imposer dans la mode hexagonale. En quelques décennies, la pièce est largement adoptée par les créateurs et couturiers, qui ont su le moderniser et le réinventer pour le rendre tendance à différentes époques. Les modèles de bérets se sont diversifiés, avec des variations de formes, de couleurs et de matières.
Des défilés parisiens aux magazines de mode internationaux, le bonnet ou béret français est associé à l’élégance, à la sophistication et à l’audace. Aujourd’hui, le béret continue d’être porté par des hommes et des femmes du monde, en tant qu’expression de leur attachement à la mode made in France.
Le béret en tant que coiffure militaire et attribut national
Avec ses teintes distinctives, le béret unit les soldats dans un sentiment de fierté nationale, symbolisant le patrimoine et l’esprit de la France.
Adoption du béret dans l’armée française
Depuis son adoption au XIXe siècle, le béret est adopté par divers corps armés. Initialement porté par les troupes d’élite, il s’est rapidement répandu dans toutes les branches de l’armée. Le béret était apprécié pour sa praticité sur le terrain, tout en restant facile à porter et à ranger. Il est devenu une marque de l’engagement et de la discipline militaire, associé à l’héritage glorieux de l’armée française.
Les couleurs du béret en tant qu’indicateurs de régiments
On note bien des dissemblances importantes entre les bérets civils et les bérets militaires. De prime abord, le béret militaire est floqué de l’insigne du régiment ou du corps d’armée agrafé sur le bord. Il y a aussi le port du tour de tête à l’extérieur (plutôt qu’à l’intérieur comme avec un béret civil) ainsi que l’absence régulière du cabilhou.
Plus frappant encore, les tons jouent un rôle important dans l’armée française, car elles identifient les différents régiments et unités. Chaque régiment est associé à une couleur spécifique de béret, ce qui permet de reconnaître facilement son affiliation. À titre illustratif, le béret rouge est porté par les parachutistes, le béret est quant à lui destiné aux forces spéciales, et ainsi de suite.
C’est après la Seconde Guerre mondiale que le béret va se généraliser dans les armées de nombreux pays. Après avoir été introduit en Allemagne et en Grande-Bretagne, les armées américaines et d’autres pays vont commencer par l’incorporer.
Le béret, signe de fierté
Le béret français représente bien plus qu’un accessoire militaire. Il incarne le charme et l’élégance à la française, devenant même un certain art de vivre, et fait encore partie aujourd’hui des clichés des Français vus à l’étranger. Le béret est souvent vu comme une représentation de l’image romantique de Paris. À l’échelle mondiale, il suscite l’admiration et est attaché à la culture et l’identité françaises, au même titre que la baguette, le croissant et le vin.
Fabrication du béret : du feutre à la mode
La confection du béret porte les marques du savoir-faire hexagonal en la matière, du choix de la laine au tricotage.
Fabrication en laine feutrée
Le processus traditionnel de réalisation du béret en laine feutrée est minutieux et méticuleux. Il commence avec l’utilisation exclusive de laine mérinos écru pour la confection du béret. Le béret béarnais n’était pas teint à l’origine, il était de la couleur naturelle de la laine (écru ou brunâtre).
Cependant, certains fabricants optent de plus en plus pour l’utilisation de laine mérinos déjà teintée. Le béret est tricoté sous forme d’une grande galette circulaire, ouverte du centre au bord, puis les bords sont réunis par un remaillage afin de former le béret. Les bérets sont alors placés dans un foulon, où les fibres se resserrent, permettant à la laine de feutrer et au béret de prendre ses dimensions finales. Plus la durée de feutrage est longue, plus la laine est dense et perméable.
Une fois feutrés, les bérets écru sont teintés. Certains fabricants introduisent également une forme en bois à l’intérieur du béret pendant le processus de teinture. Après la teinture et le séchage, le béret est gratté, puis tondu. Ensuite, les étapes de couture commencent avec la couture de la coiffe (doublure intérieure) et le baleinage en cuir, ou la réalisation de l’ourlet.
La petite « queue » du béret qui dépasse au centre, appelée cabilhou, était autrefois l’extrémité des fils résultant du tricotage à la main. Bien qu’elle ne soit plus nécessaire avec le tricotage machine, elle est tricotée volontairement pour des raisons esthétiques et culturelles.
Les régions françaises spécialisées dans la production de bérets
Plusieurs régions françaises sont réputées pour leur expertise dans la production de bérets, la ville d’Oloron-Sainte-Marie dans les Pyrénées-Atlantiques est considérée comme la capitale du béret euscarien. La région d’Auvergne est également renommée pour ses bérets, notamment à travers la ville de Bort-les-Orgues. Ces régions perpétuent des savoir-faire ancestraux et préservent les techniques traditionnelles de fabrication.
Évolution de la fabrication du béret et influence sur la mode
La confection a connu des évolutions techniques et stylistiques au fil des années. L’introduction de nouvelles matières, telles que le cachemire ou le coton, a élargi les possibilités de création. De plus, les techniques modernes de fabrication ont permis une production plus rapide et plus accessible. Ces avancées ont contribué à la popularisation du béret en tant qu’accessoire polyvalent, adapté à différents styles et occasions.